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Le 28 janvier dernier, CAP Nord Martinique a accueilli un Comité de pilotage technique dédié à l’accompagnement des acteurs économiques et touristiques dans le cadre de l’inscription au patrimoine mondial de l’UNESCO des volcans et forêts de la Montagne Pelée et des Pitons du Nord.
Sous la présidence du vice-président en charge du développement économique, Christian Rapha, et en présence de la sous-préfète de La Trinité, cette rencontre a rassemblé une trentaine d’acteurs institutionnels et économiques, parmi lesquels des maires et élus communaux, le Parc Naturel Régional de Martinique, l’ONF, la Chambre de Commerce et d’Industrie, la Collectivité Territoriale de Martinique et des Offices de Tourisme. L’objectif était clair : donner aux professionnels du territoire les clés pour s’approprier cette reconnaissance internationale et en faire un véritable moteur de développement local.
L’inscription de la Montagne Pelée et des Pitons du Nord au patrimoine mondial de l’UNESCO représente bien plus qu’une simple distinction honorifique. Elle confère à la Martinique une visibilité internationale qui, bien exploitée, peut dynamiser l’économie du Nord.
Toutefois, cette opportunité ne peut porter ses fruits qu’à condition d’être accompagnée et structurée. Le territoire doit non seulement mettre en valeur ce patrimoine d’exception, mais aussi s’assurer que ses retombées profitent à l’ensemble des acteurs économiques. C’est dans cette optique que CAP Nord Martinique, en partenariat avec la SCET, mène une étude visant à mieux cerner les enjeux économiques liés à l’inscription et à définir une stratégie d’accompagnement adaptée.
Une appropriation concertée et collective…
Les discussions du COPIL ont permis de mettre en évidence plusieurs défis majeurs. Tout d’abord, l’inscription UNESCO reste encore abstraite pour de nombreux professionnels, qui peinent à en comprendre les implications concrètes. Son appropriation passe donc par une communication renforcée, à travers un discours économique partagé et des outils pédagogiques clairs. Ensuite, si plusieurs initiatives économiques existent déjà sur le territoire, elles demeurent encore trop dispersées et insuffisamment coordonnées. Pour éviter que les bénéfices de l’inscription ne soient captés par une poignée d’acteurs, il est impératif d’encourager la mise en réseau et de structurer une dynamique collective.
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Face à ces constats, plusieurs axes de travail ont été esquissés. La création d’un cadre d’accompagnement précis, combinant ingénierie territoriale, formation et dispositifs de financement dédiés, apparaît comme une priorité. Il s’agit d’aider les entrepreneurs, artisans, agriculteurs et opérateurs touristiques à développer des projets en adéquation avec les exigences de l’UNESCO. En parallèle, la mise en place d’un collectif d’acteurs engagés permettrait de renforcer la cohésion territoriale autour de l’inscription. La question de la gouvernance a également été soulevée, avec la perspective d’un guichet unique chargé de centraliser les demandes et d’orienter les porteurs de projets vers les dispositifs d’accompagnement adaptés.
D’ici la fin février 2025, CAP Nord prévoit de finaliser son étude et de proposer un plan d’action concret pour accompagner cette transition. L’enjeu est désormais de transformer cette reconnaissance UNESCO en une véritable opportunité économique pour le Nord Martinique, en veillant à ce que ses retombées soient partagées et durables. L’inscription au patrimoine mondial ne doit pas être seulement une fierté pour le territoire, elle doit devenir un outil stratégique de développement, au service de tous ses acteurs.