Le 17 septembre 2024, la Conférence Intercommunale du Logement (CIL) de CAP Nord Martinique a réuni élus, bailleurs et représentants de l’État pour faire le point sur les défis et les avancées en matière de logement social. Cette instance, qui vise à assurer une distribution plus équitable et transparente des logements sociaux, a dévoilé les évolutions récentes du territoire et les actions en cours.
Après une baisse due à la pandémie, la demande de logements sociaux repart à la hausse sur le territoire Nord, atteignant 2 728 demandes actives en 2023. Les communes du Robert, de Sainte-Marie et La Trinité concentrent 64 % de cette demande, avec une pression particulièrement forte sur les petits logements (T1/T2). Si les attributions se sont stabilisées à 499 logements, la distribution reste très localisée, les communes de Le Robert, Sainte-Marie, Gros-Morne et Le Lorrain représentant la majorité des attributions.
Des publics précaires en attente
La CIL a également souligné la précarité des demandeurs : 67 % d’entre eux ont des revenus inférieurs à 40 % du plafond LLS (Logements Locatifs Sociaux), et nombre d'entre eux dépendent des prestations sociales. Cette situation reflète une forte demande émanant des ménages les plus vulnérables, qui peinent à trouver des logements hors des Quartiers Prioritaires de la Ville (QPV). En effet, seuls 13 % des logements attribués hors QPV bénéficient à des ménages du premier quartile, un résultat bien inférieur aux objectifs de rééquilibrage fixés.
Mise en place de la cotation et gestion partagée
Pour répondre à ces défis, CAP Nord Martinique a lancé plusieurs initiatives. La cotation des demandes, un système expérimental permettant de prioriser les ménages les plus urgents, commence à porter ses fruits. Cet outil, bien que perfectible, aide à départager les candidats dans des situations similaires, en s’assurant que les plus vulnérables accèdent rapidement à un logement.
De plus, la gestion en flux, mise en place avec les bailleurs sociaux, facilite une allocation plus souple et plus rapide des logements. Cette réforme doit permettre de mieux répondre aux besoins spécifiques du territoire, tout en renforçant la mobilité résidentielle et en favorisant la mixité sociale.
Malgré ces avancées, la pression reste forte, en particulier sur les petits logements, et les objectifs de rééquilibrage en faveur des ménages les plus modestes ne sont pas encore atteints. La CIL prévoit d’intensifier ses efforts dans les mois à venir, avec une évaluation complète du système de cotation et un suivi des attributions.
Les réformes engagées montrent la volonté des acteurs locaux de garantir une répartition plus juste et transparente du logement social sur le territoire.